Les conséquences de la dégradation de la note souveraine du Gabon
Le 8 mai à l’occasion de sa revue semestrielle de la note souveraine du Gabon, l’agence Fitch Ratings a dégradé la note de crédit du pays. Désormais classé B+, le Gabon est passé de la catégorie « spéculatif » à « hautement spéculatif », traduisant un risque de défaut encore plus important et jetant le discrédit sur sa capacité de remboursement.
Dégradé par 2 agences de notation
La dégradation de la note de crédit du Gabon par Fitch Ratings fait écho une autre agence de notation, Standard & Poor’s, qui décida dès février dernier de déprécier la note souveraine du Gabon en la ramenant de BB- à B+. Pour ces deux agences, il s’agissait de constater l’augmentation du risque pris par les investisseurs susceptibles de répondre favorablement aux demandes de prêts du Gabon.
En raison du recul des prix du pétrole, le Gabon enregistre une baisse substantielle de ses revenus. Par ailleurs la faiblesse de son niveau de réserves ne permet pas de compenser le manque à gagner né de la baisse des revenus pétroliers. Il convient de rappeler que le pétrole représente entre 40 et 50% du PIB du Gabon, plus de 80% des exportations mais surtout 60% des recettes budgétaires ? De fait, la baisse des revenus pétroliers affecte aussi bien la capacité d’endettement du pays que sa capacité de remboursement.
Des mesures insuffisantes face à la baisse des revenus pétroliers
Il faut souligner que le gouvernement gabonais a annoncé le 29 janvier une série de mesures pour faire face à la chute des prix du pétrole dont les plus emblématiques sont la suppression de la subvention nationale des produits pétroliers et la création d’un fonds de stabilisation des ressources pétrolières. Cependant, la dégradation de la note de crédit du Gabon laisse penser que les agences de notation jugent ces mesures insuffisantes.
De façon concrète, la baisse des revenus du Gabon engendre un risque supplémentaire pour ses créanciers. C’est pourquoi pour chaque prêt accordé au Gabon, ils voudront être rémunérés du risque pris via une « prime de risque ». Il en résultera pour le Gabon un cout de la dette plus important dont l’impact sur les finances publiques se fera nécessairement ressentir.
Mays Mouissi
2 réponses
[…] quelques semaines à peine après la dégradation de la note souveraine du Gabon, la dégradation de la note de crédit de la BGD était quelque peu attendue. En effet comme de […]
[…] éviter que la situation s’aggrave comme le prévoit Moody’s, il faut sans plus attendre engager les réformes structurelles dont le […]