Gabon : La répartition de la richesse nationale par secteur d’activité

par Mays Mouissi · 13 avril 2015

Le plan du complexe métallurgique de Moanda

La richesse nationale d’un pays se mesure par un agrégat économique : le produit intérieur brut (PIB). Le PIB agrège la contribution de chaque secteur d’activité dans la constitution de la richesse nationale. En nous appuyant sur les données conjointes du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et de la Banque Africaine de développement (BAD), nous avons souhaité établir la contribution de chaque secteur dans la création de richesse au Gabon.

Un secteur pétrolier prépondérant

En 2013 la richesse nationale de la République gabonaise s’élevait à 12 000 milliards FCFA (19.34 milliards $). Depuis 2008 la richesse nationale a progressé de 2 400 milliards FCFA (4 milliards $). Comment les différents secteurs d’activité économique contribuent-ils à cette progression ? Quels sont les principaux secteurs générateurs de richesse au Gabon ?

Sans surprise le secteur des mines et du pétrole est celui qui génère la plus grande part de richesses dans l’économie gabonaise. En 2013, ce secteur pesait plus de 46% dans le PIB du Gabon. Le seul secteur pétrolier contribuait à hauteur de 44% tandis que la contribution des mines se limitait à 2%.

Bien qu’en baisse constante (-19% entre 2008 et 2013) en raison de l’assèchement progressif des puits en exploitation, la part du secteur pétrolier dans la création de richesse au Gabon reste prépondérante. Dans un contexte où le baril de pétrole s’échange à 52 $ contre 103 $ il y a seulement 1 an, chacun peut constater combien le Gabon et son économie si peu diversifiée subissent le contrecoup de la baisse des cours.

Cliquer pour agrandir – PIB par secteur du Gabon en 2013 © mays-mouissi.com

L’énorme potentiel des secteurs des services et agricoles

Loin derrière les mines et le pétrole, le second créateur de richesses est le secteur des services qui agrège la Banque, la finance, l’immobilier et les services aux entreprises. Sa modeste contribution de 13.2% au PIB en 2013 cache pourtant un réel potentiel qu’il revient aux autorités locales de développer. Une réelle politique immobilière couplée à une stratégie nationale de bancarisation des populations pourraient permettre de porter à 20% la contribution de ce secteur.

Alors qu’ils auraient pu constituer des piliers l’économie du Gabon, la manufacture, le commerce et l’agriculture, peu développés, participent respectivement à hauteur de 6.5, 5.7 et 3.3% du PIB.

Cliquer pour agrandir – Variation du PIB par secteur entre 2008 et 2013 au Gabon

Bien que son climat équatorial constitue un atout naturel au développement du secteur agricole, les gouvernements successifs, dopés par la rente pétrolière, n’ont pas mis en place des politiques susceptibles de relancer l’agriculture et ainsi booster sa contribution dans la création de la richesse nationale. Au contraire, entre 2008 et 2013 la part du secteur agricole dans la richesse nationale a baissé de 27% (pêche et foresterie comprises).

Le secteur du Bâtiment ne participait qu’à hauteur 5.5% au PIB en 2013. Cependant, en 5 ans la contribution de la construction et de la manufacture ont progressé respectivement de 49 et 25%.

Mays MOUISSI