Analyse des échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Inde
Du 26 au 29 octobre 2015 se tiendra à New – Delhi un sommet Inde-Afrique. Ce sommet offre l’occasion de réaliser une analyse des échanges économiques entre le sous-continent indien et les pays d’Afrique. 5e fournisseur et 4e client du continent africain, l’Inde est devenue au cours de la dernière décennie l’un des principaux partenaires économiques du continent africain. La densification des échanges entre les deux blocs se traduit par un accroissement des exportations indiennes en Afrique, un accroissement des exportations vers l’Inde et surtout par volume d’investissements directs étrangers (IDE) qui fait de l’Inde le 4e apporteur d’IDE en Afrique.
L’Inde ambitionne d’accroitre son poids commercial en Afrique
Chaque année depuis 2002, les exportations indiennes vers l’Afrique se sont accrues de 25% par an pour s’établir à 27 milliards USD en 2013. En parallèle les exportations africaines vers l’Inde se sont elles aussi accrues (+33% sur la même période) pour atteindre 43 milliards USD en Inde. Alors que les échanges commerciaux entre l’Inde et l’Afrique s’établissent désormais à 70 milliards USD, les autorités indiennes envisagent de rattraper la Chine, principal partenaire commercial du continent africain dont le volume des échanges avec l’Afrique s’élevait à 222 milliards USD en 2014. Un vrai challenge compte-tenu de l’écart qui les sépare aujourd’hui
Dans le détail, les exportations indiennes vers l’Afrique se composent en majorité de produits manufacturés, de véhicules automobiles, de produits alimentaires et des produits issus de l’industrie pharmaceutique qui représentaient ensemble 14.6 milliards USD en 2012. A l’inverse, les exportations africaines vers l’Inde se composent essentiellement d’hydrocarbures (2/3 des ressources pétrolières africaines exportées vers l’Inde proviennent du Nigéria et de l’Angola) et de matières premières minérales.
Faible présence de l’Inde dans les pays francophones
Bien que présents dans la finance, le BTP, l’énergie, les mines, etc., les investissements indiens en Afrique semblent très limités dans les pays francophones du continent. Ainsi la cartographie des projets indiens sur le contient en 2011 réalisée par la Banque africaine de développement (BAD) fait ressortir une absence d’investissements indiens dans une grande majorité des pays francophones d’Afrique regroupés au sein de la CEMAC et de l’UEMOA.
Le sommet Inde-Afrique annoncé, auquel prendront part une quarantaine de dirigeants africains, permettra certainement de poser les bases qui permettront d’amplifier la présence indienne en Afrique.
Mays Mouissi
Source principale :
– Note de la Direction générale du Trésor français intitulée : « Inde – une intensification des relations économiques avec l’Afrique depuis 10 ans » Février 2014
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